Concept


Par consensus scientifique, il est établi que le dérèglement climatique dont nous faisons actuellement l'expérience est d’origine anthropique, notamment due à l’exploitation massive d'énergies fossiles. Le réchauffement global de la planète, estimé à +3 à 4°C d'ici la fin du siècle, aura des conséquences dévastatrices tant sur les plans environnemental que social [Rapports du GIEC]. En parallèle, l’épuisement des ressources ainsi que la pollution des sols, des eaux et de l’air détériorent la biodiversité et les écosystèmes, et menacent la stabilité de nos sociétés. Pour rendre la transition la moins brutale possible, il est nécessaire d’agir au plus vite à tous les niveaux afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et la pollution engendrée par nos activités. Les scientifiques ont pour rôle de développer des connaissances qui éclairent la société. En particulier, l’astronomie re place notre planète dans le contexte plus vaste de l'univers et maintient un lien privilégié avec le public. Nous pensons ainsi qu’il est de notre responsabilité d'agir concrètement et de montrer l'exemple. La recherche académique a sa part de responsabilité et est affectée par cette crise environnementale. Les voyages vers des conférences et missions sont génératrices d’intenses émissions carbone [e.g., Burtscher et al., Nature Astronomy, 2020, Caset et al., Journal of Transport Geography, 2018], tout comme les calculs numériques [Portegies Zwart, Nature Astronomy, 2020] et l’utilisation d’observatoires [Flagey et al., Nature Astronomy, 2020]. Réciproquement, le changement climatique dégrade les conditions d’observations [Cantalloube et al., Nature Astronomy, 2020]. Dans ce contexte, la communauté astronomique entreprend progressivement des actions concrètes à différentes échelles (laboratoires, nationale, internationale) afin de réduire son impact sur l’environnement et devenir actrice de la transition écologique. Il est cependant nécessaire que ces actions soient encouragées, multipliées et relayées auprès des institutions. Au sein des laboratoires de recherche, des études d’impact avec identification des postes d’émission sont mises en place par des commissions ou des regroupements de personnels. Ces études sont suivies d’actions concrètes [e.g., recyclage et gestion des déchets, rénovation des bâtiments poreux, compensation carbone]. O. Berné et T. Ben Ari ont créé en 2019 Labos 1point5 (labos1point5.org), un collectif de personnels issus de la recherche française, qui est notamment à l’initiative de l’outil GES 1point5 [Mariette et al. 2021], permettant de mesurer l’empreinte GES des laboratoires volontaires, ainsi que d’une enquête nationale auprès des personnels ayant reçu plus de 7000 réponses. Par ailleurs, des collectifs internationaux émergent, comme Astronomers for Planet Earth, qui vise à échanger des ressources et des outils au sein de la communauté astronomique ainsi qu’à partager notre compréhension du changement climatique auprès du grand public. Dans ce contexte, le but de cet atelier SF2A est de répertorier, unifier et coordonner ces efforts tout en étudiant les prochaines actions à mettre en place pour accélérer la transition écologique au sein de nos laboratoires. Il s’agit notamment de faire reconnaître ces différentes initiatives par les institutions et d’identifier les canaux de communication avec les instances de décision et de financement (conseils de laboratoires, INSU, CNRS, politiques, Ministère, IAU...). Pour ces raisons, nous proposons également que la SF2A inclue un suivi annuel de ces efforts de sobriété climato-environnementale dans ses journées. Nous suggérons aussi une intervention sur ces thèmes en session plénière et proposons de potentiel.le.s intervenant·e·s.